Comment survivre à l’infidélité dans le couple ?
- nelliefournier
- 1 mai
- 6 min de lecture
L’infidélité est l’une des épreuves les plus douloureuses qu’un couple puisse traverser. Qu’elle soit émotionnelle ou sexuelle, la trahison d’un partenaire remet en question la confiance, l’intimité et l’équilibre de la relation. Pourtant, malgré la souffrance qu’elle engendre, de nombreux couples choisissent de rester ensemble. Mais combien parviennent réellement à surmonter cette épreuve ? Et comment reconstruire une relation après une infidélité ?
Combien de couples restent ensemble après une infidélité ?
Les statistiques sur la survie des couples après une infidélité varient considérablement selon les études et les contextes. Selon certaines recherches, environ 50 à 60 % des couples parviennent à surmonter une infidélité et à rester ensemble. Cependant, d'autres études suggèrent que seulement 15,6 % des couples réussissent à maintenir leur relation après une tromperie.
Ces chiffres montrent que, bien que la majorité des couples tentent de sauver leur relation, une proportion significative ne parvient pas à surmonter la crise. Les raisons de cette divergence résident dans la manière dont chaque couple réagit à la situation, de la qualité de la communication, du soutien mutuel et de l'engagement des deux partenaires à reconstruire la confiance.
Pourquoi certains couples restent ensemble après une infidélité ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi certains couples choisissent de rester ensemble après une infidélité :
1. L’amour et l'attachement
Malgré la trahison, certains partenaires ressentent encore de l'amour et un fort attachement envers l'autre. Ils estiment que la relation mérite d'être sauvée et sont prêts à travailler ensemble pour surmonter cette épreuve.
2. Les enfants
Les couples avec des enfants peuvent être motivés à rester ensemble pour le bien-être de leur progéniture. Ils souhaitent maintenir une structure familiale stable et éviter les perturbations émotionnelles que pourrait causer une séparation.
3. La peur de la solitude
La perspective de se retrouver seul, surtout après de nombreuses années de vie commune, peut être un facteur dissuasif. Certains partenaires restent ensemble par crainte de l'inconnu ou par manque de ressources émotionnelles et sociales pour faire face à la rupture.
4. L'espoir de reconstruction
Certains couples voient l'infidélité comme une opportunité de réévaluer leur relation, de comprendre les dysfonctionnements sous-jacents et de travailler à leur amélioration. Ils considèrent la crise comme un point de départ pour une nouvelle dynamique plus saine.
Les conséquences de l’infidélité sur le couple
L'infidélité laisse des traces profondes dans la relation. Parmi les conséquences les plus courantes, on retrouve :
La perte de confiance : La confiance est le pilier de toute relation. Une infidélité ébranle cette fondation, rendant difficile la reconstruction du lien.
La douleur émotionnelle : Le partenaire trompé peut ressentir de la colère, de la tristesse, de la honte et de la confusion. Ces émotions peuvent affecter sa santé mentale et physique.
Les conflits récurrents : Les non-dits, les reproches et les rancœurs peuvent mener à des disputes fréquentes, aggravant la situation.
L'isolement : La honte ou la peur du jugement social peuvent pousser les partenaires à se replier sur eux-mêmes, réduisant le soutien extérieur.
Concrètement, comment surmonter l’épreuve de l’infidélité dans le couple ?
Comprendre avant de juger : une douleur, deux personnes blessées
Lorsqu'une infidélité est révélée, la tentation est forte de poser un cadre moral rigide : l’un est coupable, l’autre est victime. Ce schéma est humain, mais réducteur. En réalité, les deux partenaires souffrent, chacun à leur manière.
Le partenaire trompé se sent trahi, humilié, souvent déstabilisé dans son identité même.
Le partenaire infidèle, même s’il a franchi une limite, peut aussi être rempli de honte, de culpabilité, voire de confusion sur les raisons profondes de son acte.
Conseil : Dès que le choc est passé, faites l’effort (idéalement avec un thérapeute) de passer d’une vision « coupable/victime » à une vision « deux personnes en crise, deux personnes blessées ». Cela permet de sortir de la logique de punition ou de soumission.
1. Prendre du temps, beaucoup de temps
La reconstruction d’un couple ne suit pas un calendrier. Vouloir « tourner la page » trop vite revient souvent à ignorer la douleur, à forcer une guérison qui n’est pas encore entamée.
Il faut du temps pour digérer, comprendre, parler, retomber amoureux, reconstruire. Parfois des mois. Souvent, deux ans sont nécessaires pour retrouver une certaine stabilité.
Conseil : Ne précipitez pas les choses. Fixez des étapes, mais acceptez les retours en arrière. La cicatrisation émotionnelle n’est jamais linéaire.
2. Replacer la communication au cœur du lien
Dans l’après-coup, la communication devient un soin. On parle beaucoup — parfois même toute la nuit — pour comprendre, poser des questions, dire ce qu’on ressent, évoquer le passé et tenter d’imaginer un futur.
Cependant, tout ne doit pas être dit n’importe comment.
Le partenaire trompé a besoin de réponses, mais pas de détails qui alimenteraient des ruminations.
Le partenaire infidèle doit être honnête, mais sans se noyer dans l’auto-flagellation ou dans le besoin de se justifier.
Conseil : Instaurez des espaces de parole réguliers, calmes, respectueux. Posez une règle simple : on parle de ses ressentis, pas uniquement des faits.
3. Rétablir la confiance par des actes concrets
Reconstruire la confiance ne passe pas par des mots, mais par des actes répétés. Il ne s'agit pas de demander une confiance immédiate, mais de gagner à nouveau en fiabilité : être là, être transparent, tenir ses promesses, faire preuve de cohérence dans ses paroles et ses gestes.
Conseil : Ne cherchez pas à forcer l’autre à faire confiance. Posez la question : « Qu’est-ce qui pourrait t’aider à me refaire confiance, à ton rythme ? »
4. Éviter les extrêmes : ni soumission, ni vengeance
Il est fréquent, dans les mois qui suivent la découverte de l’infidélité, que le couple entre dans une dynamique de « dette » :
L’un exige des preuves constantes d’amour.
L’autre accepte tout, s’écrase ou devient l’objet d’un châtiment symbolique.
Cette dynamique est compréhensible à court terme, mais destructrice si elle dure. Aimer ne doit pas devenir un règlement de comptes.
Conseil : Créez un contrat de réciprocité. Oui, l'infidèle a une responsabilité particulière dans la réparation, mais l'autre ne doit pas devenir gardien de la peine ou du pouvoir relationnel. L’objectif est de retrouver un équilibre, pas de maintenir une hiérarchie de douleur.
5. Prendre soin de soi individuellement
Une infidélité fait aussi trembler l’identité personnelle : « Qu’est-ce que je vaux ? », « Pourquoi moi ? », « Suis-je assez désirable, assez aimable ? ». Pour les deux partenaires, le travail personnel est essentiel.
Conseil : Faites chacun un bout de chemin personnel. Le partenaire blessé doit reconstruire son estime de soi, redéfinir ses besoins. Le partenaire infidèle doit comprendre ce qui a motivé l’acte — frustration ? solitude ? peur de vieillir ? besoin d’exister ? — pour ne pas le reproduire.
6. Redonner une place à l’intimité (doucement)
Après une infidélité, le rapport au corps est bouleversé. Pour certains couples, cela crée une distance durable. Pour d'autres, au contraire, la sexualité devient plus intense, comme un besoin urgent de se reconnecter.
Conseil : Ne forcez rien, mais n’abandonnez pas la sphère intime. Redécouvrez-vous, avec douceur et patience. La sexualité peut redevenir un lieu de complicité et de guérison.
7. Aller en thérapie de couple : un vrai levier
Un regard extérieur neutre peut désamorcer les non-dits, éviter les jeux de rôles toxiques, et réintroduire du sens dans l’histoire commune. Les thérapeutes peuvent aider à identifier les déséquilibres relationnels, les dynamiques inconscientes, les attentes mal formulées…
Conseil : Même quelques séances peuvent suffire à remettre la communication sur les rails. La thérapie n’est pas un aveu d’échec, mais un acte de maturité.
8. Ne pas viser le pardon, mais le lâcher-prise
Le mot « pardon » est souvent trop lourd, trop religieux, trop exigeant. Certaines personnes ne pardonneront jamais — et ce n’est pas nécessaire pour continuer à aimer.
Conseil : Remplacez l’idée de pardon par celle d’acceptation : « Je choisis de ne plus vivre dans la colère. Ce qui s’est passé fait partie de notre histoire, mais je décide de ne pas en être prisonnier. »
9. Se réengager, ou se quitter en paix
Rester ensemble après une infidélité n’est pas une obligation morale. Si l’amour est mort, si la confiance ne revient jamais, il peut être plus sain de se séparer que de continuer dans une relation abîmée. Mais cette décision doit être posée clairement, sans précipitation ni vengeance.
Conseil : Si vous décidez de rester, faites-le pour de bonnes raisons (amour, projet commun, désir sincère de reconstruire), pas pour éviter la solitude ou par peur du regard des autres.
Conclusion
L'infidélité est une épreuve difficile, mais elle ne signifie pas nécessairement la fin d'une relation. De nombreux couples réussissent à surmonter cette crise en se faisant accompagner par un professionnel à travailler ensemble. Si vous traversez cette épreuve, sachez que vous n'êtes pas seul et que des ressources sont disponibles pour vous aider à reconstruire votre relation.
Peut-on avoir une relation épanouie après une infidélité ?
Oui, cela nécessite un travail constant, une volonté de changement et une communication sincère. Certains couples trouvent que, après avoir surmonté cette épreuve, leur relation est plus forte et plus authentique. Ils ont appris à mieux se connaître, à respecter les besoins de l'autre et à valoriser leur connexion.
L’infidélité, une crise… et parfois un tournant
L’infidélité, aussi dévastatrice soit-elle, peut devenir un tournant. Elle met à nu les failles, oblige à une remise en question en profondeur, force à parler vrai. Certains couples en sortent détruits, d'autres en sortent transformés.
L’essentiel est de ne pas sombrer dans des rôles fixes de bourreau et de martyr : La confiance se reconstruit non par la punition, mais par la lucidité, le dialogue, l’amour… et le courage de changer.
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