Pourquoi les couples hésitent à consulter un thérapeute de couple — et comment dépasser ces blocages...
- nelliefournier
- il y a 2 jours
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Et si parler à un thérapeute n'était pas signe d'échec, mais de courage ?
Beaucoup de couples le savent : leur relation s’essouffle, les disputes se répètent, la communication devient difficile… et pourtant, ils ne franchissent pas le pas de la thérapie de couple. Entre le “il faudrait peut-être qu’on en parle à quelqu’un” et le “on prend rendez-vous”, il y a souvent tout un monde — un monde fait de peurs, de croyances et de résistances bien humaines.
Et c’est normal. Venir en thérapie, c’est comme ouvrir la boîte à outils de son couple : on découvre parfois des pièces rouillées, des manuels incomplets… mais aussi des ressources oubliées qu’on peut remettre en mouvement.
1. “On n’est pas si mal que ça, non ?”
La minimisation : un grand classique des couples qui s’usent doucement.
Les couples se disent souvent que “tout le monde traverse des hauts et des bas” ou que “ça va passer”. Mais en réalité, les difficultés relationnelles, ça se résout pas tout seul ! Elles se transforment, s’enfouissent, puis finissent par resurgir — parfois plus fort, et surtout jamais au bon moment !
La thérapie de couple n’est pas réservée aux crises majeures. Elle aide aussi à prévenir l’usure, à remettre de la fluidité dans la communication, et à réapprendre à se comprendre avant que le lien ne se détache.
Mieux vaut rallumer la flamme avant qu’elle ne s’éteigne.
2. “J’ai peur d’être jugé(e)”
La peur du regard du thérapeute de couple.
C’est l’une des craintes les plus fréquentes : être jugé, critiqué, ou voir le thérapeute “prendre parti”. En réalité, le rôle du thérapeute n’est pas de trancher entre deux versions, mais de créer un espace neutre où chacun peut déposer sa vérité.
Ce n’est pas un tribunal, c’est un lieu d’exploration bienveillant. On y parle de besoins, d’émotions, de blessures parfois anciennes… et souvent, on découvre que ce n’est pas “l’autre le problème”, mais la dynamique du couple qui s’est enrayée.
Personne n’a jamais explosé en plein vol pour avoir dit ce qu’il ressentait.
3. “On n’a pas le temps / c’est cher / on a déjà essayé seuls”
Les raisons pratiques… ou les prétextes émotionnels ?
Derrière les arguments rationnels, il y a souvent une appréhension plus profonde.
“Pas le temps” peut vouloir dire “pas envie de voir ce qui coince”.
“C’est cher” peut masquer “et si on n’y arrivait pas malgré tout ça ?”.
Et “on a déjà essayé seul” traduit parfois l’épuisement ou la peur d’être déçu.
La thérapie de couple n’est pas une dépense, mais un investissement dans le lien. Elle coûte moins cher — émotionnellement, affectivement et parfois financièrement — qu’une séparation mal vécue.
4. “Je ne veux pas qu’on me force à parler”
Quand un seul des deux veut consulter.
Souvent, un partenaire veut consulter, l’autre traîne les pieds. Il redoute un “piège”, une mise en accusation, ou simplement de devoir s’exposer. Mais la démarche thérapeutique n’impose rien : elle accompagne.
Mon approche, intégrative et humaniste, combine écoute, pédagogie, émotion et humour. Parce que oui, on peut rire en thérapie de couple — parfois de soi, parfois ensemble — et ce rire-là est souvent le signe qu’un mouvement intérieur commence.
5. “Et si c’était trop tard ?”
La peur d’arriver trop tard en thérapie.
Beaucoup attendent le dernier moment, quand la distance s’est installée ou que les blessures s’accumulent. Pourtant, il n’est jamais trop tard tant qu’il reste une envie — même minuscule — de comprendre, d’espérer, ou simplement de parler.
La thérapie de couple ne vise pas toujours à “sauver” la relation à tout prix. Elle permet parfois de se retrouver, d’apaiser les tensions, ou de se séparer plus sereinement, sans rancune ni regrets. La thérapie de couple est aussi une façon d’apprendre à aimer autrement — soi-même, l’autre, et la vie ensemble.
6. Comment franchir le pas vers la thérapie de couple ?
Commencez petit... Une première séance, ce n’est pas un engagement à long terme : c’est une rencontre. Un espace d’écoute, sans pression ni jugement, pour déposer ce qui pèse et voir si un chemin est possible.
Et si vous vous demandez : “Est-ce qu’on en a vraiment besoin ?”
La bonne question serait peut-être : “Est-ce qu’on se sent encore bien, là, maintenant, dans notre lien ?”
Si la réponse hésite, alors il est peut-être temps d’offrir à votre couple un espace pour respirer, comprendre, et se reconnecter.
En résumé
Les couples ne consultent pas, parce qu’ils ont peur, honte, ou parce qu’ils se racontent qu’ils s’en sortiront seuls.
Mais derrière ces résistances, il y a surtout un besoin universel : celui de se sentir compris(e), soutenu(e) et accompagné(e) dans le lien.
Et c’est exactement ce que propose la thérapie de couple : un espace pour réapprendre à aimer sans se perdre.
Nellie Fournier Thérapeute familiale et conjugale – Approche intégrative, humaniste, centrée sur la personne, avec un brin d’humour pour alléger les cœurs trop lourds.
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