Quand faut-il consulter un thérapeute de couple ?
- nelliefournier
- 31 mai
- 3 min de lecture
Vivre à deux est un voyage fait de hauts et de bas, de joies partagées mais aussi de moments de tensions. Tous les couples traversent des périodes de turbulence : disputes à répétition, silences pesants, perte d’intimité, désaccords éducatifs ou encore fatigue émotionnelle.
La question n’est pas de savoir si ces problèmes apparaîtront, mais comment les traverser ensemble. Et c’est là qu’intervient la thérapie de couple.
Des difficultés normales… mais pas à banaliser
Il est normal de rencontrer des obstacles dans une relation. La routine, les responsabilités, les différences de caractère ou encore des blessures non verbalisées peuvent altérer la communication et créer une distance. On peut alors avoir l’impression de ne plus se comprendre, de tourner en rond ou même de ne plus être sur la même longueur d’onde.
Pourtant, trop souvent, les couples attendent que la situation devienne critique pour consulter. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur.
Ce qui fait peur dans la thérapie, c’est justement qu’elle fonctionne
La thérapie de couple fait peur, non pas parce qu’elle ne marcherait pas… mais parce qu’elle pourrait réussir, parce que cela impliquerait des changements :
- Revoir sa posture
- Entendre l’autre différemment
- Oser dire ce qui fait mal
- S’engager à nouveau
Cela peut faire vaciller des habitudes, remettre en question des défenses ou forcer à poser des choix. Mais c’est justement dans cette transformation que réside tout le potentiel de guérison de la relation.
La thérapie : un espace pour s’apaiser, pas pour s’affronter
Contrairement aux idées reçues, la thérapie de couple n’est pas un ring où chacun vient régler ses comptes. C’est un espace sécurisé et neutre, où un professionnel guide les échanges pour aider chacun à s’exprimer et à être entendu.
On n’y cherche pas un coupable. On y cherche à se comprendre, à sortir des conflits stériles, à retrouver une connexion émotionnelle. Et parfois, tout simplement, à réapprendre à se parler sans se blesser.
Des objections compréhensibles, mais surmontables
Voici les freins les plus fréquents… et comment les dépasser :
1. « On n’a pas le temps. »
Les emplois du temps surchargés sont une réalité. Mais la thérapie peut s’adapter :
Séances en visio, sans déplacement.
Fréquence modulable (toutes les deux ou trois semaines).
Séances plus longues mais plus espacées (en format « intensif »).
Le plus difficile, souvent, c’est de caler la première séance. Ensuite, on découvre que c’est un temps pour soi, un moment de respiration dans la tempête.
2. « Ça coûte trop cher. » Oui, c’est un investissement. Mais comparons :
Un week-end pour "se retrouver" coûte parfois plus cher… et les tensions reviennent dès le lundi.
Une séparation, elle, a un coût émotionnel, logistique et financier bien plus élevé.
Certaines mutuelles remboursent en partie ces accompagnements.
Et surtout, ce que vous investissez dans ces séances, c’est pour reconstruire ce qui compte le plus : votre lien.
3. « Mon/ma partenaire ne veut pas. »
Cela arrive souvent. Si l’un des deux refuse, l’autre peut commencer seul(e). Et bien souvent, le partenaire hésitant finit par rejoindre la démarche en voyant les bénéfices.
Expliquez-lui que ce n’est pas un procès, mais une tentative sincère de sauver ou d’améliorer la relation.
4. « J’ai peur que ça soit pire. »
Fuir les problèmes ne les fait pas disparaître. Au contraire, les non-dits ferment la porte au dialogue. Une thérapie bien menée permet de désamorcer les tensions, pas de les amplifier.
Les bénéfices concrets de la thérapie de couple
Beaucoup de couples sortent d’un accompagnement, transformés, pas parfaits bien sûr, mais apaisés, plus connectés, plus outillés.
Ce que vous pouvez retrouver :
Une communication plus fluide, sans cris ni reproches.
Une intimité émotionnelle et physique restaurée.
Un apaisement des tensions et une meilleure gestion des désaccords.
Un équilibre familial plus serein, surtout s’il y a des enfants.
Le sentiment de faire à nouveau équipe.
Alors… Quand consulter ?
Il n’y a pas de bon ou de mauvais moment. Mais si :
Vous vous disputez pour des broutilles (ou ne vous parlez plus du tout),
Vous avez perdu votre complicité ou votre désir,
Vous vous sentez seul(e) à deux,
Vous avez l’impression que tout tourne en boucle,
… c’est peut-être le moment d’oser cette démarche.
Pas parce que ça va mal, mais parce que vous avez encore envie que ça aille mieux.
Consulter un thérapeute de couple,
ce n’est pas un aveu d’échec,
c’est un acte de courage et de responsabilité.
C’est dire à l’autre : "Je tiens à nous."
Et parfois, c’est tout ce qu’il faut pour (re)commencer à s’aimer autrement, mais pleinement.
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